Billets qui ont 'poste (la)' comme mot-clé.

La poste, suite

H. est à Tours pour la semaine. Il nous a laissé une recommandation angoissante : il faut absolument récupérer sa lettre de licenciement dès qu'elle arrivera. Ce sera un recommandé, il nous a laissé sa carte d'identité.
L'avis de passage était dans la boîte aux lettres hier soir. O. est allé sur le site de la poste pour signaler qu'il passerait aujourd'hui et a imprimé la preuve de sa demande « d'un retrait dès le lendemain » dans un bureau de poste « de son choix ». J'ai signé d'une fausse signature les deux documents, celui laissé dans la boîte aux lettres et celui imprimé en ligne.

Ce soir nous échangeons sur nos périples : ma randonnée pédestre, sa quête postale et cycliste.

— Quand je suis arrivé à la poste, elle était fermée… pour deux mois. Donc la lettre était partie dans une poste annexe, mais laquelle ? Rien n'était indiqué sur le site web. Alors j'ai pédalé comme un fou, il était cinq heures passées, j'ai monté toute la rue Rossini le plus vite possible… Je suis arrivé juste à temps. J'avais prévu de faire un scandale si je n'avais pas ma lettre, vu que j'avais prévenu la veille.
— C'est gentil. De mon côté j'avais prévu de passer à la poste tous les jours dès qu'on aurait eu l'avis de passage.
— Ce matin, cela n'aurait servi à rien : la poste annexe était exceptionnellement fermée jusqu'à midi.

J'ai ri d'incrédulité.


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Agenda
Passée par ailleurs à la poste de Neuilly poster deux Minaudier.

La poste, unique objet de mon ressentiment

Les deux montres que je dépose machinalement dans le plat de cuivre sur le meuble de l'entrée se sont arrêtées en même temps : coïncidence, ou y a-t-il eu une interaction entre le cuivre et les piles ? (mais laquelle ?)
J'ai trouvé aux Quatre temps l'endroit où a déménagé le point "Montre services". Tout un ensemble de boutiques a été déménagé, apparemment pour agrandir la poste.

La poste parlons-en : faire payer le "service" de parler aux gens… (j'explique, pour les jeunes générations et les futures : "avant" (jadis, auparavant, naguère), le facteur s'arrêtait chez les gens, à la porte ou dans la cuisine, papotait, repartait. Il permettait de bavarder, de colporter les nouvelles, d'assurer un lien vers l'extérieur. Désormais, avec le nombre de facteurs en diminution et les tournées de plus en plus longues, ils n'en ont plus le temps, voire le droit (augmentation du nombre de suicides chez les facteurs). Récemment, quelqu'un a eu la bonne idée de transformer cela en service payant. Que ce marketteux rôtisse en enfer. J'espère qu'il terminera sa vie seul, sans même un facteur pour lui rendre visite.)
Charline Vanhoecker disait ce matin (ou hier ?) sur France Inter que la visite ne devait pas durer plus de six minutes, car si elle devenait plus longue, les études montraient qu'il y avait risque d'attachement. Ce doit être une plaisanterie, son billet est censé être comique (ce doit être une plaisanterie, ce doit être une plaisanterie…)

Question : si le courrier a diminué avec internet, la distribution des colis n'a-t-elle pas explosé avec la vente en ligne ? Et si la distribution de colis appartient à une entreprise séparée de celle qui distribue le courrier, n'est-il pas temps de les réunir, de façon à ce que les colis fassent vivre le courrier, comme les romans à gros tirage font vivre la poésie ?

Je rappelle qu'il existe une corrélation géographique entre le vote FN et le retrait des services publics. Remettez des postes et des facteurs, des tabacs, faites circuler des bus au niveau de chaque village (à organiser au niveau des départements, responsabilité du préfet). Faites reculer le FN, permettez aux gens de se déplacer, de se rencontrer, de parler.

Gibert jeune

J'avais cu un instant (mardi dernier) que La Poste pro sauverait l'honneur de la Poste, mais finalement non, ils sont aussi pitoyables que la Poste pour les particuliers: mardi ils me disent que les délais sont trop courts pour qu'ils s'engagent sur le projet (et donc qu'ils me laissent me débrouiller) et qu'ils vont m'envoyer très vite, sous 24 ou 48 heures, le numéro d'autorisation dont j'ai besoin pour mes enveloppes T; jeudi après-midi quand j'appelle je découvre qu'ils n'ont rien fait mais qu'«ils le font tout de suite»; vendredi à 10 heures non seulement ils n'ont rien fait mais en plus la personne que j'avais eue la veille au téléphone est partie en week-end. Je râle même si je sais que c'est contre-productif; la personne au bout du fil se fiche de moi mais doit néanmoins se sentir mal à l'aise car j'ai le numéro une demi-heure après, et le bon à tirer en fin d'après-midi (elle ne saura pas que tout est parti à l'impression sans attendre le BAT).

Je passe chez Gibert jeune (plutôt désert, assez agréable par rapport à l'autre — c'était là qu'il y a trente ans j'achetais mes San-Antonio — il n'y en a plus) pour acheter une grammaire allemande dont j'ai trouvé la référence sur internet. Je vais vite, je dois rejoindre O., et plus tard je regretterai l'avoir achetée : trop technique, trop détaillée, elle ne correspond pas à mes besoins.
Je passe sur abebooks, tape "grammaire allemande", "entre 1950 et 1975" et en trouve une qui devrait convenir davantage.

Cette visite est l'occasion d'une photo colorée de petits carnets postée sur FB qui déclenchera demain une discussion auto-démonstrative de ce que sont ces petits carnets, c'est-à-dire l'illustration de beaucoup d'énergie gaspillée pour pas grand chose.

Mal à l'aise

Pété un boulon à la poste de La Défense (j'ai pris quelques photos pour Flickr mais pas réussi à les récupérer sur mon téléphone hier soir).
Chaque fois que j'y vais, quelqu'un est en train de se faire vendre un Chronopost vingt-trois euros sous prétexte que cela arrivera le lendemain (on ne leur dit pas qu'il faut que ce soit posté avant midi, onze heures, dix heures…) Avant, il suffisait d'un à deux francs cinquante, nous n'avions pas de promesse, mais cela arrivait le lendemain.
(Ce n'est pas pour cela que j'ai pété un boulon, mais parce que l'automate me demande, quand je veux acheter un timbre (une vignette), si "j'accepte les conditions générales de vente", et comme j'ai une enveloppe contenant deux livres qui s'est perdue, j'ai demandé à voir ces conditions (non seulement je paie pour des lettres qui n'arrivent pas, mais en plus on insinue que c'est de ma faute: je n'ai pas "respecté les conditions générales de vente". Manque de bol, le type derrière son comptoir panique, il ne les a pas, elles sont en ligne, il ne peut pas les imprimer, etc, etc.).
En face, sous le Cnit, tous les guichets sont fermés, un automate est en panne, une affiche m'annonce que la poste est à mon service (c'est ce que j'ai pris en photo. Mais tout marche si mal que ce sont des vidéos qu'il faudrait.)

Lu Une sale rumeur d'Anne Fine (parce que je suis allée rendre iWoz et Limonov). Je sais pourtant qu'il ne faut pas lire Fine, personne n'a une vision plus méchante, plus désespérante des rapports humains. Mais elle m'a fascinée autrefois en décrivant le divorce comme la dissolution du passé (la perte des souvenirs communs, l'absence de quelqu'un pour se souvenir ensemble) (dans les Confessions de Victoria Plum? Je ne sais plus) et je la lis chaque fois que je tombe sur un de ses livres.

En rentrant, pris une photo de ce que je vois en franchissant le seuil de ma maison. Home sweet home, j'aperçois la moitié de la table de la cuisine, deux tasses, des fruits, tout exactement dans l'état où je l'ai laissé le matin (sachant que je mets les fruits en évidence sur la table pour qu'ils soient mangés: tout ce qui n'est pas sous leurs yeux est oublié (tout reste rangé dans le frigo est destiné à la poubelle au bout de quatre jours de purgatoire)). («Mais maman, pourquoi tu as toujours l'air exaspéré?»)
Ma fille a passé la journée ici. Elle est en peignoir (elle a quitté son pyjama à dix-sept heures, cafte son frère), le linge mouillé est dans la machine, elle n'a pas rangé la table (ah si, elle a mis le lave-vaisselle à tourner (mais sans le vider ensuite): effort de la journée, mettre de la lessive dans un compartiment et appuyer sur un bouton). Que me disait-elle hier qui m'a serré le cœur, car je sais qu'elle a raison? «Soit on s'engueule, soit tu es distante».
Oui, distante. Pour ne pas l'engueuler, c'est exact. On allume les pare-feux qu'on peut.

Plus tard, avant de monter, je dérange A. sur l'ordinateur: «Tiens, je t'ai pris Proust en poche au CE». Je vois ses épaules s'affesser, ça fait un an qu'elle proclame qu'elle veut lire Proust, elle l'a commencé dans la Pléiade en janvier (contre mon avis, c'est bien trop dur pour elle), ce qui lui a permis de ne rien lire d'autre pendant quatre mois. Elle n'est jamais venue à bout de Du côté de chez Swann, et j'ai apris mi-mai qu'en fait ce tome était une lecture imposée par la prof de français. Je lui ai conseillé vingt fois d'abandonner la Pléiade et de le prendre en poche, moins décourageant. Las.
Aujourd'hui je l'ai trouvé au CE, je le lui ai ramené. On ne sait jamais. (La fille des "on ne sait jamais". Ce n'est même pas une question d'espérer. Keep pushing, voilà tout. Faire sa partie. Est-ce que cela à un sens? (Je ne veux pas dire localement, au niveau de mon cas particulier, mais au niveau du principe? Ou est-ce juste bête, vaguement pathétique et stupide dans son obstination aveugle?)[1])

Je mange des céréales, me fais un thé, vide le lave-vaisselle en papotant aviron avec C., abandonne la cuisine. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, qu'ils mangent ce qu'ils veulent. Après tout, ils sont en vacances, et pas moi.



O. est parti en camp scout (il n'a pas plu, il n'a pas plu!) en oubliant ses tongs (les lui envoyer ou pas, telle est la question (ô la poste)), C. a testé le club d'aviron .

Notes

[1] Mais bien sûr, il n'y a pas que ça. C'est aussi minimiser les remords sur ce qui demande le moins d'efforts, tandis que courent ceux nés de la paresse et de l'égoïsme, tout ce qu'on aurait dû faire ou qu'on se demande si on aurait dû le faire et si on l'avait fait en serait-on là (qu'a-t-on raté? Mais on le sait, ce qu'on a raté, ou on croit le savoir, et l'on sait aussi qu'on referait la même chose (ou qu'on ne ferait toujours pas ce qu'on devrait faire (enfin qu'on devrait peut-être faire, qu'on aurait peut-être dû (car après tout, qu'est-ce que ça changerait, aurait changé?), par paresse, oui, ou découragement, à-quoi-bonisme. Mais malgré tout, on essaie encore un peu, par sursaut, par réflexe, parce qu'on ne sait jamais) (et on se dit qu'on est en train de réécrire les romans d'introspection psychologique du XIXe siècle et que… bah…))).

La poste : motif de mécontentement 13256 bis

Qu'on m'explique l'intérêt d'affranchir «soi-même aux automates» les lettres recommandées avec accusé de réception (ce que proclament avec fierté moult affichettes) si l'on est malgré tout obligé de passer au guichet faire enregistrer la dite lettre.


Autre titre possible pour ce billet: Foutage de gueule.

Qu'on la privatise!

sur l'air de «Qu'on leur coupe la tête!»

Ne m'envoyez pas de pétition pour la sauvegarde de la poste. Il est trop tard, bien trop tard, dans mon esprit.

A quoi sert une poste qui ne vend plus de timbres (véridique, vécu au 4 temps de la Défense: «Je n'ai pas de timbre à 0,90 centimes, utilisez les automates» (Mais je ne veux pas de leur hideuse vignette bleue, moi, qu'est-ce que c'est que cette poste?)) et où poster le moindre CD ou livre de poche coûte plus de cinq euros, en colissimo, car il n'existe plus de tarif économique pour les paquets («Vous comprenez, c'est pour tracer les paquets.»: mais je me moque du traçage, moi, je veux juste que ça arrive, et ça n'arrivait pas si mal, avant le collissimo. J'ai reçu des livres du monde entier et ils arrivaient. Et s'il y a des vols, pourquoi devrais-je payer pour un suivi? Double peine.)

Et j'ai trop râlé contre ces facteurs qui ne sonnaient pas à la porte mais mettaient directement l'avis de passage dans la boîte aux lettres — et quand on élève une protestation formelle (par écrit), on reçoit en réponse que cela ne dépend pas de la poste, qu'il s'agit d'une filiale (oui, il aurait fallu protester il y a des années, nous avons manqué de vigilance).

Qu'on en finisse. Arrêtons l'agonie, abrégeons les souffrances. Mettons-la à mort, ça ira plus vite.

Et installons des automates un peu partout, dans les gares et les bureaux de tabac, puisque nous ne pouvons plus avoir de timbres.



Bonus : projet pour les P.T.T. en 1953

Divers riens

Je fais un deuxième billet, puisque le premier se devait d'être très court s'il voulait appartenir à la catégorie "Phrases".
Je connais un blog qui possède une catégorie "On s'en fout", c'est très pratique, je devrais peut-être en créer une mais j'ai peur d'y mettre trop de choses.

Quelques exemples :
- Appris ce matin en passant à La Poste que les uniformes postaux utilisaient 11% du coton "éthique" utilisé en France.

- Mon café diffuse MTV idole. J'adore, ça me rappelle l'époque des clips sur la 5 (1987?), Joe le Taxi and so on.
Vu/entendu ce matin Mistral gagnant (Renaud pas encore soufflé par l'alcool: émotion) et la bande originale de Top Gun (des avions sur fond de couchers de soleil).

Deux blogs, quelques dessins, à bas la poste.

Grâce à Caféine (je n'aime pas que "les blogs de pd sympas" (je cite Zvezdo (pendant qu'il n'est pas là)), j'aime aussi les blogs de geeks sympas), je découvre Maliki (descendre avec l'ascenseur pour voir les archives (j'ai mis cinq minutes à trouver, mais je suis fatiguée)).

Strip de ce jour sur La Poste (il faut éventuellement cliquer pour agrandir).
Et en liens plein d'autres blogs... heureusement que c'est les vacances (Malheureusement s'annoncent quatre ou cinq jours sans connexion. Malédiction!)

J'ajoute celui-là.

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